Plusieurs l’ignorent, mais une équipe lavalloise de hockey universitaire a sévi de 1951 à 1984. Plus de trente ans après la fin des activités de l’entité sportive, Impact Campus s’interroge sur la possibilité, réelle ou non, d’un jour revoir notre sport national à l’honneur à l’Université Laval.
Le retour du hockey à l’Université Laval, un rêve possible ? Dans cette première partie de reportage, Impact Campus est allé à la rencontre du grand manitou des activités sportives du Rouge et Or, Christian Gagnon. Son constat : plus d’une embûche empêche la concrétisation du projet…
L'édition 1956-1957 du Rouge et Or Hockey Courtoisie: Service des communications du Rouge et Or |
Mathieu Turgeon
Impact Campus: http://impactcampus.qc.ca/sports/equipe-hockey-rouge-or/
C’est en pleine phase de coupes budgétaires que l’équipe de hockey universitaire de l’Université Laval a rendu les armes en 1984. Normal, puisqu’à l’époque, comme aujourd’hui, une équipe sportive était financièrement dispendieuse à maintenir.
Impact Campus: http://impactcampus.qc.ca/sports/equipe-hockey-rouge-or/
C’est en pleine phase de coupes budgétaires que l’équipe de hockey universitaire de l’Université Laval a rendu les armes en 1984. Normal, puisqu’à l’époque, comme aujourd’hui, une équipe sportive était financièrement dispendieuse à maintenir.
Sans être le seul facteur, l’argent serait, aux dires de monsieur Gagnon, l’une des variables les plus importantes dans l’équation : « On ne parle pas de deux ou trois cent mille dollars ». Selon lui, l’Université aurait peu de chances d’investir dans le projet, ce qui rendrait la participation du privé nécessaire. « Si on trouvait un autre Jacques Tanguay qui voulait partir du hockey, là on serait prêt à regarder ça, mais c’est une chose », affirme-t-il.
Et si Jacques Tanguay lui-même était intéressé ? « Je connais bien Jacques. S’il arrive et dit “je veux partir du hockey, j’ai un bon réseau”, il y a de fortes chances pour que ça marche, soutient Christian Gagnon. Mais autrement… » Il poursuit : « Il faudrait Jacques ou un Jacques. S’il y a un gars de même, on va s’asseoir. »
L’investisseur est primordial parce que financièrement, le hockey universitaire ne serait peut-être pas assez payant, et ce malgré la popularité du sport. « Financièrement, 300 ou 400 étudiants qui viendraient voir du hockey, ce ne serait pas assez payant. Il faudrait avoir un produit, un engouement, une équipe gagnante », fait savoir M. Gagnon.
L’argent n’est pas le seul problème
Un autre problème, lui aussi de taille : le poids d’une équipe supplémentaire du Rouge et Or. « Actuellement, ajouter une autre équipe comme le hockey serait beaucoup trop lourd et pourrait même créer des problèmes pour les autres sports du programme. » L’implantation d’un nouveau sport pourrait par exemple occasionner une « migration » — un « vol » dirait certains — de commanditaires au sein du Rouge et Or.
L’état des deux arénas du campus n’est pas idéal. Il faut rénover des installations déjà surutilisées par les étudiants et les ligues intra-muros. Encore une fois, l’ombre de l’argent plane dans le portrait. « Si tu enlèves de l’intra-muros, tu te prives de revenus parce que le hockey universitaire n’en rapporte pas », analyse le responsable des activités sportives du Rouge et Or.
L’organisation du Rouge et Or aurait-elle le dos assez solide pour assumer la charge d’une équipe de hockey universitaire ? « Avec 25 ou 50 athlètes [de plus], il faudrait agrandir la salle de musculation. Il faudrait aussi agrandir les ressources humaines », pense Christian Gagnon.
Les gars, les filles, les deux?
« Bonne question. On se l’est déjà posée ». Contrairement au hockey masculin, où la plupart des équipes sont civiles, le hockey féminin est surtout constitué d’équipes scolaires, c’est-à-dire gérées par des établissements d’éducation. Cela a une influence certaine sur le nombre de joueuses prêtes à faire le saut dans le sport universitaire.
La crainte, si le Rouge et Or décide d’investir son temps et son énergie dans le hockey féminin, serait de trouver des joueuses de talent qui accepteraient de venir jouer à Laval. « Au niveau du recrutement, lancer une formation féminine peu de temps après que Montréal ait démarré la sienne, ça ne serait pas facile, admet Christian Gagnon. Nous pourrions néanmoins compter sur notre gros bassin de population et sur la notoriété de l’Université Laval. »
Respecter l’excellence
Une éventuelle équipe de hockey du Rouge et Or n’échapperait pas à la maxime lavalloise « De Gloire et d’Excellence ». Viser l’excellence, rappelons-le, n’est pas un petit projet. « C’est quand même gros. On ne veut pas être 0-22 pendant cinq ans ! », lance M. Gagnon.
Il ajoute que c’est parce que l’équipe de football du Rouge et Or gagne qu’environ 15 000 personnes se massent dans les gradins à chaque match. De son propre aveu, ce ne serait probablement pas le cas si l’équipe était 0-8 chaque année. Le hockey serait-il dans la même situation. ?
Une question de « timing »
Christian Gagnon est très clair : jamais il ne dit jamais. Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, ce n’est vraiment pas le bon moment de discuter d’un éventuel retour d’une équipe de hockey universitaire. « Ce n’est pas parce qu’on n’est pas travaillant qu’on ne veut pas de hockey. Le timing n’est pas bon. Quand le timing va être bon, je vais être le premier à y penser », conclut-il.
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- Le Rouge et Or Hockey est apparu en 1951 comme l’un des quatre sports fondateurs du programme.
- L’équipe a gagné un titre canadien en 1954.
- Le Rouge et Or Hockey est disparu en 1984.
- Au Québec, seuls McGill et Concordia disposent d’une équipe masculine et féminine de hockey universitaire. L’UQTR et l’UdeM ont respectivement une équipe masculine et féminine. Les équipes québécoises concourent dans la Ligue de l’Ontario (OUA).
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