mercredi 12 novembre 2014

Hockey universitaire : un rêve possible et souhaité

Pour la deuxième partie du reportage sur le thème « Et pourquoi pas un Rouge et Or hockey? » Impact Campus entretenu avec les responsables d’équipes de hockey universitaires québécoises et un entraîneur-chef au collégial pour connaître leurs impressions sur le sujet.

L'entraîneur-chef des Carabins de Montréal
Crédit photo: Genevieve2 (wikimedia commons)

Mathieu Turgeon
Impact Campus

Danièle Sauvageau, Directrice générale de l’équipe féminine des Carabins de l’Université de Montréal et ex-entraîneure de l’équipe nationale chez les dames, affirme que pour avoir du succès, il faut regarder les autres équipes pour être certain de bien faire les choses : « On voulait construire un modèle de développement autant académique que sur la glace» explique-t-elle. Les résultats l’ont grandement étonné : « La progression fut plus rapide qu’on pensait! »

Selon l’ancienne entraîneure, la clé de la réussite fut le l’encadrement et des valeurs communes à tout le monde : « Si on veut avoir du succès, il faut encadrer les joueurs avec les meilleures ressources possibles avec du personnel de confiance. » Pour l’organisation des Carabins, Isabelle Leclaire était LA personne à mettre en poste comme entraîneure-chef au début du programme en 2008.

Pour Danièle Sauvageau, la plus grande fierté du programme est survenue l’année dernière quand la première cohorte des cinquièmes années a gradué. Avec trois finales en cinq ans, elle déclare mission accomplie!

Quant à la question de savoir s’il y a de la place dans le hockey universitaire chez les filles, la Directrice générale est catégorique : « Oui, il y a de la place au Québec. On perd encore trop de joueuses au profit des États-Unis. » Elle ne craint pas de perdre trop de bonnes joueuses s’il y avait une ou deux équipes de plus.

Au départ du programme, l’Université de Montréal a choisi le hockey féminin pour créer un équilibre avec le football qui lui est masculin. Elle précise qu’avec plus de moyens, l’UdeM aurait sens doute aussi une équipe de hockey chez les messieurs.

Même son de cloche à Trois-Rivières

En Mauricie, le nerf de la guerre, c’est le recrutement, la tradition est le succès. Pierre Clermont, coordonnateur du sport d'excellence à l’Université du Québec à Trois-Rivières, aborde dans le même sens que Danièle Sauvageau : « Notre mission est d’avoir des valeurs communes à toutes nos équipes ».

Les Patriotes doivent évoluer en Ontario
Crédit photo: DMighton
(Wikimedia commons)
L’UQTR possède une équipe de hockey masculine qui doit actuellement évoluer dans le circuit ontarien. D’après monsieur Clermont, il faudrait plus qu’une nouvelle équipe pour rapatrier les trois exilées au Québec : « Il faut un minimum de six équipes. Que ce soit Laval ou un autre, il faut ajouter trois équipes. »

D’après lui une entente pourrait être faite si Ottawa et Carleton, qui évoluent dans l’est de l’Ontario, acceptaient de se joindre à McGill, Concordia, Trois-Rivières et une éventuelle nouvelle équipe. Monsieur Clermont ne craint pas non plus pour le recrutement en indiquant que le hockey universitaire masculin possède un bassin assez intéressant.

Quant au choix du hockey féminin ou masculin, le coordonnateur du sport d’excellence affirme qu’il n’en fut pas vraiment un : « Nous avons déjà eu une équipe de filles il y a quelques années. » L’université a choisi d’arrêter le programme des dames il y a une dizaine d’années à cause d’impératifs financiers et des difficultés de recrutement. Malgré tout, Pierre Clermont pense que l’UQTR : « aurait peut-être dû continuer ».

Une demande vraiment criante

Pour l’entraîneur-chef des Titans de Limoilou Pascal Dufresne, la venue d’une équipe universitaire sur le campus de l’Université Laval aurait un impact énorme sur le parcours de ses joueuses : « La seule autre option en français, c’est Montréal. Moncton est trop loin. La seule autre option pour elles, c’est d’aller étudier en anglais » explique l’entraîneur de 12e année.

Le pilote de l’équipe féminine est d’avis que le hockey universitaire est une réelle option pour ses protégées : « 90 % environ poursuivent dans le circuit universitaire ». Dufresne est aussi certain que le sport est le meilleur moyen pour encourager les joueurs et joueuses à poursuivre leur parcours académique : « Il n’y en a pas beaucoup qui auraient une carrière scolaire s’il n’y avait pas le hockey », explique-t-il.


Le projet est possible, la demande est là, il ne manque qu’un bon « timing » et un investisseur pour que le Rouge et Or revoie un jour son équipe de hockey.

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