Le logo du Rouge et Or de l'Université Laval Crédit photo: Mathieu Turgeon |
Mathieu Turgeon
Né au début des années 80, le programme
sportif du Rouge et Or comporte environ 400 athlètes répartis dans 24 équipes chaque
année. De l’athlétisme au football en passant par le ski, le golf et bien
d’autres. La principale particularité de ses sportifs : ils sont tous des
étudiants à l’Université.
Avec le slogan « La conquête de
l’excellence », les étudiants-athlètes de l’Université Laval sont amenés à
dominer sur la scène sportive autant que sur les bancs d’école. En plus, tous
sont amenés à être des ambassadeurs pour l’établissement et pour le Rouge et
Or. Un code d’éthique est d’ailleurs en vigueur pour tous, entraîneurs et
sportifs.
L’étudiant-athlète doit répondre à trois
critères majeurs pour faire partie d’un des équipes de l’Université
Laval : être inscrit à au moins 12 crédits lors d’une session scolaire (le
Sport interuniversitaire canadien n’en exige que neuf), avoir réussi au moins
18 crédits lors de l’année précédente et bien entendu, payer ses frais de
scolarité. Des bourses sportives sont
disponibles pour des étudiants ayant entre autres réussi 24 crédits lors de la dernière
année et ayant une moyenne académique d’au moins 2/4,3.
Plusieurs personnes vivent ou ont vécu la
réalité d’étudiant-athlète de près ou de loin.
La face cachée de la réussite
Pour s’assurer de la réussite de tous
ses étudiants et étudiantes-athlètes, l’Université Laval a désigné Gilles
Lépine comme Directeur du programme d'excellence Rouge et Or en septembre 2004.
Le Directeur du programme
d’excellence
Courtoisie photo : Gilles Lépine |
La
clé du succès
Pour Gilles Lépine, ce qui explique les
performances incroyables du Rouge et Or, tout sport confondu, vient de ces
corporations : «Grâce à ça, on est capable d’engager des entraîneurs
de qualité. En 2003, l’Université Laval a opté pour la professionnalisation des
coachs», a-t-il expliqué. Il a
aussi ajouté que les fonds sont utilisés pour les déplacements lors des
compétitions et dans un programme de bourses pour aider les étudiants-athlètes.
Au niveau académique, la bonne réussite
passe par un suivi rigoureux. Il y a un comité d’athlète comprenant un
représentant de chaque équipe en plus de programmes pour les athlètes qui
désirent recevoir de l’aide. Un suivi avec les élèves est fait au besoin.
La perspective d’un ancien
Pour Mathieu Bertrand, quart-arrière
pour le Rouge et Or football de 1999 à 2003 puis centre-arrière pour les
Eskimos d’Edmonton, il faut avoir beaucoup de discipline pour réussir et le
Rouge et Or s’en assure par son encadrement adapté pour les étudiants.
Depuis la saison 2013,
Mathieu Bertrand
est assistant-entraîneur des unités spéciales
Crédit photo : Mathieu
Turgeon
|
Pour le nouvel assistant-entraîneur des
unités spéciales et des centres-arrières, le choix n’avait pas été difficile
lorsque Glen Constantin était venu le recruter : « C’était un choix
logique. Je voyais le sérieux de l’organisation et je voulais être dans la
première équipe francophone à remporter un championnat canadien [ce qu’il a
fait en 1999]. »
Selon lui, les étudiants sont avertis
d’emblée : « C’est d’abord les études. L’école c’est vraiment
important. » On lui avait dit cela à son époque et ça ne semble pas avoir
changé.
Les professeurs aident aussi beaucoup dans
le cheminement des étudiants-athlètes. Mathieu Bertrand dresse un bilan positif
de sa relation avec ses enseignants : « Les professeurs sont
conciliants et conscients des déplacements ». Il conseille aux futurs membres
du Rouge et Or de s’assurer d’un bon travail de communication avec les « coachs et les profs » et de ne rien laisser traîner. Il ajoute qu’avoir été
un étudiant-athlètes et très bon avec les employeurs et que ça a facilité son
parcours chez les pros.
Les deux côtés de la médaille
Bill McNeil
Crédit photo : Yan
Doublet
|
Le
coin du « coach » :
Bill McNeil
Entraîneur
de l’équipe féminine de rugby du Rouge et Or depuis 2005, Bill McNeil affirme
que les performances académiques sont souvent discutées avec les athlètes, mais
qu’il n’y a pas vraiment de suivi direct avec les professeurs : « C’est
un peu mal vu. » Selon lui, ceux-ci n’ont toutefois pas de problème à
déplacer des remises de travaux ou à faire un examen sur la route qui serait
supervisé par un entraîneur.
Le
coin de la « prof » :
Simone Lemieux
Simone Lemieux
Crédit photo : Marc
Robitaille
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Selon
la professeure en sciences des aliments et de nutrition, l’encadrement pour les étudiants-athlètes est
adéquat et il y a toujours le moyen de s’arranger en cas de conflit d’horaire: « Dans les
règlements de l'Université Laval, il est indiqué que la participation à des
compétitions par des athlètes du Rouge et Or est un motif acceptable pour
justifier l'absence à un examen. » Elle ajoute ne pas vraiment avoir à
modifier son programme pour les étudiants-athlètes de ses cours.
Pour
cette ancienne étudiante-athlète, le sport ne nuit pas aux performances
académiques : « J'ai moi-même été une athlète du Rouge et Or en
athlétisme et j'ai fait mon Bac, ma maîtrise et mon doctorat en m'entraînant de
façon intense et sérieuse. Ces athlètes sont bien organisés et moins stressés
par rapport aux examens et échéanciers. »
Portrait : Stéphanie
Desharnais-Dion
Étudiante au baccalauréat en
nutrition, Stéphanie Desharnais-Dion en est à sa quatrième année universitaire
avec le Rouge et Or Athlétisme. Elle explique qu’il faut être organisé pour
bien réussir.
Stéphanie Desharnais-Dion
lors d’un triple saut
Courtoisie photo : Julie
Desharnais
|
Dans
son domaine de compétition, il y a environ sept ou huit compétitions par année
en plus des entraînements. Il ne faut donc pas rien remettre à plus tard :
« Ce n’est pas toujours facile d’être organisé, mais on a plus de choses à
faire quand on reporte. » Pour les filles de son équipe, la vie sociale
est l’aspect qui semble le plus souffrir de la conciliation sport/étude.
Le premier secret pour réussir, selon la
spécialiste du triple saut (discipline s’apparentant au saut en longueur), « c’est
de dormir et de bien manger. » Elle ajoute que pour arriver à jumeler
sport et école, il faut les considérer comme distincts.
Selon Stéphanie, les professeurs sont coopératifs
pour aider les athlètes: « On est privilégiés pour les choix des stages,
on nous donne les plus proches [de l’école]. » Elle insiste que les cours
sont prioritaires aux entraînements. Elle précise que dans son cas, certains
cours sont plus flexibles et adaptables en ligne.
Les entraînements sont aussi adaptés à cette
réalité. D’abord, les entraîneurs d’athlétisme sont assez flexibles quant aux
heures des séances, « tant qu’ils sont avertis d’avance ». Ayant lieu
le soir, les entraînements n’entrent pas vraiment en conflit avec les stages et
les cours qui sont surtout de 8 h à 16 h.
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