Pour
la deuxième partie du reportage sur le thème « Et pourquoi pas un Rouge et
Or hockey? » Impact Campus entretenu
avec les responsables d’équipes de hockey universitaires québécoises et un entraîneur-chef
au collégial pour connaître leurs impressions sur le sujet.
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L'entraîneur-chef des Carabins de Montréal Crédit photo: Genevieve2 (wikimedia commons) |
Mathieu Turgeon
Impact Campus
Danièle Sauvageau, Directrice générale de l’équipe féminine des
Carabins de l’Université de Montréal et ex-entraîneure de l’équipe nationale
chez les dames, affirme que pour avoir du succès, il faut regarder les autres
équipes pour être certain de bien faire les choses : « On voulait
construire un modèle de développement autant académique que sur la glace»
explique-t-elle. Les résultats l’ont grandement étonné : « La
progression fut plus rapide qu’on pensait! »
Selon l’ancienne entraîneure, la clé de la réussite fut le l’encadrement
et des valeurs communes à tout le monde : « Si on veut avoir du
succès, il faut encadrer les joueurs avec les meilleures ressources possibles
avec du personnel de confiance. » Pour l’organisation des Carabins,
Isabelle Leclaire était LA personne à mettre en poste comme entraîneure-chef au
début du programme en 2008.
Pour Danièle Sauvageau, la plus grande fierté du programme est survenue
l’année dernière quand la première cohorte des cinquièmes années a gradué. Avec
trois finales en cinq ans, elle déclare mission accomplie!
Quant à la question de savoir s’il y a de la place dans le hockey
universitaire chez les filles, la Directrice générale est catégorique : « Oui,
il y a de la place au Québec. On perd encore trop de joueuses au profit des
États-Unis. » Elle ne craint pas de perdre trop de bonnes joueuses s’il y
avait une ou deux équipes de plus.
Au départ du programme, l’Université de Montréal a choisi le hockey
féminin pour créer un équilibre avec le football qui lui est masculin. Elle
précise qu’avec plus de moyens, l’UdeM aurait sens doute aussi une équipe de
hockey chez les messieurs.
Même son de cloche à
Trois-Rivières
En Mauricie, le nerf de la guerre, c’est le recrutement, la
tradition est le succès. Pierre Clermont, coordonnateur du sport
d'excellence à l’Université du Québec à Trois-Rivières, aborde dans le même
sens que Danièle Sauvageau : « Notre mission est d’avoir des valeurs
communes à toutes nos équipes ».
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Les Patriotes doivent évoluer en Ontario Crédit photo: DMighton (Wikimedia commons) |
L’UQTR possède une équipe de hockey masculine qui doit actuellement évoluer
dans le circuit ontarien. D’après monsieur Clermont, il faudrait plus qu’une
nouvelle équipe pour rapatrier les trois exilées au Québec : « Il
faut un minimum de six équipes. Que ce soit Laval ou un autre, il faut ajouter
trois équipes. »
D’après lui une entente pourrait être faite si Ottawa et Carleton, qui
évoluent dans l’est de l’Ontario, acceptaient de se joindre à McGill,
Concordia, Trois-Rivières et une éventuelle nouvelle équipe. Monsieur Clermont
ne craint pas non plus pour le recrutement en indiquant que le hockey
universitaire masculin possède un bassin assez intéressant.
Quant au choix du hockey féminin ou masculin, le coordonnateur du sport d’excellence
affirme qu’il n’en fut pas vraiment un : « Nous avons déjà eu une
équipe de filles il y a quelques années. » L’université a choisi d’arrêter
le programme des dames il y a une dizaine d’années à cause d’impératifs
financiers et des difficultés de recrutement. Malgré tout, Pierre Clermont
pense que l’UQTR : « aurait peut-être dû continuer ».
Une demande vraiment
criante
Pour l’entraîneur-chef des Titans de Limoilou Pascal Dufresne, la
venue d’une équipe universitaire sur le campus de l’Université Laval aurait un
impact énorme sur le parcours de ses joueuses : « La seule autre
option en français, c’est Montréal. Moncton est trop loin. La seule autre
option pour elles, c’est d’aller étudier en anglais » explique
l’entraîneur de 12e année.
Le pilote de l’équipe féminine est d’avis que le hockey
universitaire est une réelle option pour ses protégées : « 90 %
environ poursuivent dans le circuit universitaire ». Dufresne est aussi
certain que le sport est le meilleur moyen pour encourager les joueurs et
joueuses à poursuivre leur parcours académique : « Il n’y en a pas
beaucoup qui auraient une carrière scolaire s’il n’y avait pas le hockey »,
explique-t-il.
Le projet est possible, la demande est là, il ne manque qu’un bon « timing »
et un investisseur pour que le Rouge et Or revoie un jour son équipe de hockey.
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